Lors d’une rencontre sur les activités du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’ouest, la représentante permanente adjointe de la Russie auprès de l’institution, Anna Evstigneïeva, a interpellé la CEDEAO sur sa position vis-à-vis du Sahel. La diplomate russe appelle le « syndicat des Chefs d’Etat » ouest africain à revoir le rapport de force qu’il entretient avec le Burkina-Faso, le Mali et le Niger. Des pays qui se sont engagés à retrouver leur intégrité territoriale et souveraineté totale.
Au lieu du discours de la force, la CEDEAO doit faire profil bas et dialoguer avec les Etats de l’AES qui ont connu des soubresauts sociopolitiques auxquels s’ajoute le terrorisme. D’ailleurs, la diplomate a reconnu que la voie de l’intégration globale sur laquelle ces pays se sont engagés pour lutter contre le terrorisme est une décision responsable et salutaire pour la région. L’institution devrait plutôt accompagner ces pays à trouver des solutions efficientes contre ce fléau qui s’étend et menace aussi les pays côtiers.
Voilà qui relance le débat sur la force militaire ouest africaine à mettre en place pour lutter contre les terroristes dans le Sahel en particulier et en Afrique de l’ouest en général. A la CEDEAO, au lieu de créer une force pour aller agresser un Etat souverain, doit converger ses efforts vers un but utile. Car, quoi qu’on dise, le terrorisme est pratiquement aux seuils des autres pays ouest-africains.
« Les régions frontalières du Mali, du Burkina Faso et du Niger, situées dans le triangle Liptako-Gourma, restent un foyer de tension. Les extrémistes tels que Daech dans le Grand Sahara et Al-Qaida sont actifs et menacent de plus en plus les pays subsahariens », a fait remarquer la diplomate Anna Evstigneïeva.
Essi Apla