Le 22 décembre 2023 est la date butoir du retrait des soldats français de Niamey. Le divorce entre la France et le Niger est presque définitivement prononcé après un long bras de fer remporté par les autorités nigériennes. Le délai sera-t-il respecté ?
Selon le gouvernement nigérien, au soir du mardi 12 décembre 2023, « 1.346 français et 80% du matériel logistique ont été désengagés hors de ses frontières » avant de préciser le nombre restant des troupes françaises à Niamey, qui est de 157 soldats dont 75 logisticiens. Un premier convoi avait quitté le pays depuis le 10 octobre.
La coopération avec la France est définitivement morte et enterrée. Le Niger qui a créé une alliance avec le Burkina et le Mali, (AES) et qui se veut souverain, rompt progressivement les accords maintenant le pays dans la servitude vis-à-vis de Paris et de certaines organisations. Deux missions civile et militaire, de sécurité et de défense sont dénoncées début décembre par Niamey.
Dans ce contexte de rupture des accords militaires, le Niger du Général Abdourahamane Tiani se tourne vers d’autres partenaires comme le Burkina-Faso et le Mali. Au premier plan, ses voisins du Sahel et la Russie. En début du mois de décembre, une délégation russe conduite par le vice-ministre de la défense est arrivée à Niamey pour le renforcement de la coopération militaire avec le pays.
Pour les impérialistes, cette présence russe dans le Sahel est perçue comme une volonté de Vladimir Poutine d’étendre sa suprématie en Afrique. Concernant les Etats du Sahel, ce partenariat est salutaire dans cette lutte contre le terrorisme et aussi dans le sens où il est bénéfique et sans ambiguïté pour les Etats parties. « Mon espoir, c’est de voir que la nouvelle voie que nous nous sommes tracés nous conduise à répondre à l’espoir du peuple nigérien », a déclaré le président nigérien lors de son discours télévisé du dimanche dernier.
Du reste, ses nouveaux partenaires, le Burkina-Faso et le Mali sont incontournables dans la lutte pour la reconquête du territoire et pour le développement.
Ida Gaye